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Babylone |
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![]() L'Empire babylonien (1750 à 600 av. J.-C. Carte Hachette
Sémitique Bab-Ili «la porte du
dieu». Avant de résumer dans l'imaginaire
chrétien et médiéval les rêves de puissance, de
splendeur et de transgression que peut nourrir l'humanité,
l'antique cité de Babylone a été le cœur
d'une
civilisation qui
s'est développée pendant près de douze
siècles.
Ville de Mésopotamie dont les ruines se trouvent à 90 km au sud de Bagdad (près de l'actuelle Hilla, en Irak), elle fut la capitale d'une vaste région de Mésopotamie, arrosée par le Tigre et l'Euphrate, qui connut l'une des plus brillantes civilisations du monde antique. La ville de Babylone existait dès le XXIII e siècle av. J.-C., au temps de la splendeur d' Akkad. Elle passa ensuite sous la domination des Amorrites (XIX e siècle av. J.-C.) pour devenir la capitale de leur sixième roi, Hammourabi. Razziée par les Hittites au XVI e siècle av. J.-C., elle fut dominée par les Elamites, avant de devenir assyrienne (VIII e-VII e siècle av. J.-C.). La liberté lui fut rendue par Nabopolassar, qui fonda l'Empire néobabylonien (626 av. J.-C.). Sous le règne de son fils Nabuchodonosor II, la ville atteignit le faîte de sa puissance: elle comprenait alors une double enceinte fortifiée jalonnée de tours, la célèbre porte d'Ishtar, des palais pourvus de toits en terrasses (les fameux jardins suspendus), la colossale ziggourat Etemenanki, des temples richement décorés dédiés au dieu Mardouk. Devenue province perse sous Cyrus II (539 av. J.-C.), elle vit sa décadence s'accentuer sous Darius et Xerxès. Alexandre le Grand l'annexa en 331 av. J.-C. et y mourut. En 300 av. J.-C., Séleucos la délaissa au profit de Séleucie. Dès le I er siècle av. J.-C., le géographe grec Strabon trouva le site désert. LE PREMIER EMPIRE BABYLONIEN ![]() Fresque du palais de Zimri-Lim Vers 1780 av. J.-C. Parmi ces envahisseurs, un certain Sumou-aboum s'installe à Babylone et y fonde une dynastie qui régnera pendant trois siècles (1894-1595). Les Amorrites (ensemble de tribus sémitiques nomades
de l'Orient ancien), jusque-là nomades, se laissent alors assimiler par les
Babyloniens, adoptent leur langue et sacrifient à leurs cultes. Les premiers
rois amorrites prennent le plus grand soin de leur capitale; les inscriptions
qu'ils ont laissées font état de nombreux travaux de construction, de
restauration et de fortification.
Cette première dynastie babylonienne ne devient une puissance
que sous le règne d'Hammourabi
(1793-1750). Celui-ci, connu surtout pour son oeuvre de législateur, est aussi
un grand conquérant. Par des efforts continus, il parvient à dominer les
anciennes «villes de royauté»: Isin, Ourouk, Our et Larsa.
Plus au nord, il met fin à l'existence du royaume de Mari (1758), annexe Eshnounna (1755) et impose sa souveraineté à Ishmé-Dagan Ier , roi d'Assour ou Assur , aujourd'hui al-Charqat (ville d'Irak qui fut la capitale de l'Assyrie du milieu du IIIe millénaire au Xe s. environ av. J.-C.) Sous son règne, la Babylonie (pays de Sumer et d'Akkad unifiés) tient le devant de la scène mésopotamienne; son dialecte - variante locale de l'akkadien - atteint alors son mode d'expression classique, supplante le sumérien et s'impose jusqu'en Syrie, où il est adopté par les scribes de Mari. Si, après Hammourabi, la civilisation babylonienne continue de rayonner,
l'empire, lui, se révèle fragile. Samsou-ilouna (1750-1712) fait face à de
nombreuses révoltes - dont celle de Larsa en 1738 - et perd une partie de
l'ancien pays de Sumer.
Ses successeurs tentent en vain de refaire l'unité de
l'empire; en 1595, les Hittites
s'abattent sur Babylone. A la faveur de ce raid hittite, d'autres envahisseurs, les Kassites, descendus des montagnes de l'Est et du Nord-Est, s'emparent à leur tour de Babylone et y fondent leur propre dynastie. Ancien peuple d'Asie, originaire du Zagros, les Kassites pénétrèrent en Mésopotamie au début du IIe millénaire et s'y établirent définitivement au XVIIe s. avant notre ère. Ils fondèrent une dynastie qui régna sur Babylone du XVIe au XIIe s. av. J.-C. et fut renversée par les Elamites. Tout comme leurs prédécesseurs, les Kassites adoptent la culture suméro-akkadienne et tentent de rendre à Babylone tout son prestige: Agoum II, premier souverain de la dynastie, rapporte les statues du dieu Mardouk et de sa parèdre (déesse à laquelle il est associé) Sarpanitou, enlevées par les Hittites. Vers 1530, les Kassites récupèrent Sumer; la Babylonie à nouveau reconstituée retrouve sa suprématie d'autrefois. Mais, à partir du XIV e siècle, harcelé par l' Assyrie, le royaume babylonien
décline; en 1203, le roi d'Assour Toukoulti-Ninourta I er prend Babylone et s'empare des
statues de Mardouk et de Sarpanitou. Humiliés, les Kassites parviennent un
moment à redresser la situation et chassent les Assyriens, mais en 1153, à la
suite d'un raid élamite, leur dernier représentant est emmené captif en Elam.
La
fin du Xe siècle est marquée par le rétablissement de la monarchie assyrienne par Adad-Nirari II.
Celui-ci devient menaçant pour Babylone, mais il est repoussé par
Nabû-shuma-ukin (880-860 av. J.-C.), qui réussit à améliorer momentanément la
situation de son royaume. Après sa mort, une crise de succession secoue Babylone,
dont profitent les rois assyriens. Le reste du IXe siècle est marqué
par des luttes dynastiques à Babylone et en Assyrie, dont profite à son tour
l'un ou l'autre des deux royaumes pour établir sa suprématie sur son voisin. Les
Assyriens finissent par l'emporter vers 800 av. J.-C., et Ces
luttes internes finissent par profiter au royaume assyrien, qui est devenu un
véritable Empire sous le règne de Teglath-Phalasar III. Après plusieurs années
de luttes, celui-ci réussit à prendre Babylone en 728 av. J.-C., et il s'y
proclame roi. A
partir de ce moment,
En
effet Assarhaddon, qui succède à Sennacherib en 680 av. J.-C. se montre plus
généreux envers la grande cité, qu'il restaure ainsi que l'Esagil. À sa mort en
669 av. J.-C., il choisit de faire monter son fils aîné Shamash-shoum-oukin sur
le trône de Babylone, sous l'autorité de son autre fils Assurbanipal, qui
devient roi d'Assyrie. Après quelques années de scrupuleuse fidélité,
Shamash-shum-ukin finit par se révolter contre son frère en 648 av. J.-C., avec
l'aide de la noblesse babylonienne, des Chaldéens et des Élamites. Après
plusieurs années de guerre, il est vaincu, et il meurt dans l'incendie de son
palais lors de la prise de Babylone par les Assyriens (vers 644 av. J.-C.). Cet
épisode tragique inspire le personnage mythique de
Sardanapale. Même sous la domination étrangère les élites lettrées et
marchandes de Babylone se battent avec énergie pour le maintien du statut de
grande ville religieuse, dont les habitants sont exemptés de toute charge
fiscale. Un texte éminemment politique de cette époque, le Miroir du Prince,
estime que la fiscalité royale ne peut concerner Babylone, ainsi que Nippour et
Sippar. Le Chaldéen Nabopolassar (626-605) fonde la Xe et dernière dynastie de Babylone. Allié des Mèdes dès 625, il attaque l' Assyrie, qui s'écroule en 612. Son fils, Nabuchodonosor II - célèbre pour avoir pris Jérusalem et déporté l'élite juive
sur les bords de l'Euphrate -, échoue à s'emparer de l' Egypte mais réussit à dominer toute
la Mésopotamie, la Syrie et la Palestine. La Babylonie, désormais
maîtresse du couloir syrien et du nord de l'Arabie, détient le monopole du grand
commerce. Les revenus considérables de l'empire sont en grande partie consacrés
à l'embellissement des cités; outre Babylone, Our, Ourouk, Nippour, Sippar,
Kish, Larsa et Barsippa connaissent une intense activité architecturale.
Parmi les successeurs de Nabuchodonosor, Nabonide (556-539) est le seul qui se maintienne quelque temps sur le trône, mais il ne peut repousser l'attaque du Perse Cyrus. Babylone prise en 539 est néanmoins traitée avec le plus grand respect; ses dieux, entourés des égards de l'envahisseur, sont maintenus dans leurs temples. Cyrus restaure même des sanctuaires à Our et à Ourouk; à Babylone, où il établit sa résidence d'hiver, il fait construire un arsenal, un palais pour le prince héritier et un immense «apadana» (salle soutenue par des colonnes) pour son propre palais. Par contre, les autres rois de Perse, accaparés par la guerre contre les Grecs, s'intéresseront peu à leur nouvelle satrapie. En 482, Xerxès I , irrité par l'esprit «national» de ses sujets babyloniens, démantèle leur capitale et emporte la statue d'or de Mardouk. A partir du V e siècle, écartée du grand commerce, écrasée sous les charges fiscales, la Babylonie connaît un grand marasme économique. Sa situation culturelle est aussi peu brillante: les Perses, accourus en grand nombre sous les règnes de Darius et de Xerxès, imposent dans les vallées du Tigre et de l'Euphrate les divinités iraniennes; l'araméen, devenu la langue officielle de l'Empire achéménide, achève de supplanter le dialecte babylonien. La culture suméro-akkadienne ne survit que dans les cercles étroits des scribes et des savants. En 331, Babylone, amoindrie, opprimée et appauvrie, acclame Alexandre le Grand, qui en fait la capitale de l'Asie et voudrait lui redonner sa splendeur; mais il la délaisse pour d'autres conquêtes. De retour neuf ans après, il a tout juste le temps d'y mourir. Dès lors, Babylone continue à courir vers son déclin.
Peu après 301, la fondation macédonienne de Séleucie du Tigre lui ravit son
statut de capitale. Les Parthes,
indifférents à son sort, la laissent péricliter. source : www.memo.fr | ||
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