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Main » 2008 » August » 2 » Les Assyriens
Les Assyriens
5:34 PM
(c) Maurice Griffe - Editions T.S.H



Le peuple assyrien ne connut qu’une lutte acharnée, pour, dans un premier temps défendre un espace vital propre, puis pour s’ouvrir un accès à la Méditerranée et aux riches régions du Proche-Orient occidental. Les Assyriens vont ainsi conquérir et dominer cruellement tout le bassin oriental de la Méditerranée entre les IXe et VIIe siècles avant notre ère.

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Portrait d’Ashurbanipal II. (stèle de Nimrud)

Le territoire assyrien est une région couvrant le cours supérieur du Tigre, le nord de la Mésopotamie. A l’est, le cours moyen du Grand Zâb et les contreforts du Zagros la séparent des Kassites, formant une frontière naturelle dans laquelle il n’existe que deux ou trois passages impraticables pendant une partie de l’année. Vers le nord, des terrasses successives s’étagent et s’appuient au massif d’Arménie. Au sud, la plaine est habitée par les Babyloniens.

L’origine des Assyriens est inconnue. Ils semblent s’être étendus au IIIe millénaire sur un vaste territoire d’où ils auraient été refoulés vers l’Assyrie proprement dite par des Aryens. Le peuple assyrien s’y est formé en mêlant les populations autochtones et des tribus sémitiques. Au XXVe siècle, les Assyriens forment déjà un peuple distinct, en relation avec les Suméro-Akkadiens dont ils subissent l’influence.

L’histoire de l’Assyrie débute au début du deuxième millénaire par celle de la cité-État d’Assur, caractérisée à la fois par son importance religieuse et par ses activités commerciales. Assur perdit son indépendance lorsqu’elle fut intégrée par le roi d’Ekallâtum Samsî-Addu dans un royaume, qui couvrit bientôt toute la haute Mésopotamie. Faute de sources, l’histoire d’Assur nous devient obscure à partir du milieu du XVIIIe siècle pendant environ trois siècles.


Le roi Assourouballit Ier (1380-1341) parvient à étendre son domaine jusqu’à l’Euphrate. Au XIIe siècle, Téglath-Phalasar Ier prolonge la frontière jusqu’à la Méditerranée, mais l’impulsion décisive fut donnée sous les règnes d’Assournasirpal II et de son fils Salmanasar III. Après la révolte civile de 820 menée par le fils de ce dernier, l’empire connaît alors une période de consolidation, sans nouvelles conquêtes territoriales, ni constructions grandioses. Vers 750, l’Urartou profite de cet affaiblissement pour s’emparer de territoires autrefois sous hégémonie assyrienne. Quelques années plus tard, avec l’accession au trône de Téglath-Phalasar III, l’expansion territoriale reprend et en moins d’un siècle, sous son règne et celui de ses successeurs (Sargon II, Sennachérib, Assarhaddon et Assurbanipal, elle atteint son maximum. Au cours de leur règne, l’armée assyrienne entreprit chaque année de vastes raids d’où elle revenait chargée de butin et de prisonniers. A partir de 750, s’élabora ainsi un véritable empire, intégrant les territoires conquis, cherchant à s’étendre dans toutes les directions du monde connu. L’empire assyrien couvrit une superficie sans précédent dans l’histoire du Proche-Orient, incluant la Mésopotamie, l’Anatolie du sud-est, la Syrie, la côte méditerranéenne, l’Égypte et l’Iran occidental.

C’est pourtant au moment où jamais l’Assyrie n’avait été aussi grande et n’avait paru plus puissante qu’elle va littéralement s’écrouler en quelques années. L’extrême centralisation du pouvoir et la succession quasi ininterrompue de guerres, à la fois civiles et étrangères, à partir de 627, explique en partie cette situation : l’intervention des Babyloniens et des Mèdes contre Ninive en 612 ne fit qu’achever un empire mourant.



L’empire assyrien

 

Administration intérieure

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Dignitaire assyrien devant Sargon II.

On n’a retrouvé aucune loi ni décret indiquant les règles de fonctionnement de l’empire. Les seuls exemples d’activité législative ayant survécu sont un « Code des Lois » de la second moitié du deuxième millénaire (qui semble plus rigoureux que le Code d’Hammourabi), et une série d’édits légèrement plus tardifs, encore plus stricts, réglant la vie du harem. Les sujets assyriens et les souverains des royaumes tributaires prêtaient serment de loyauté au roi. Ces serments devaient être renouvelés à chaque fois qu’un nouveau souverain était intronisé ou qu’un prince héritier était officiellement désigné.

Un système complexe de communications devait exister entre le roi et ses fonctionnaires. L’énorme quantité de lettres et de rapports administratifs retrouvés semble indiquer que le roi exerçait un contrôle strict sur de nombreux domaines de l’administration.


Relations internationales

Les relations internationales avec les rois étrangers étaient régies par des traités, engagés aux noms des dieux assyriens et étrangers ; toutefois, ces traités favorisaient ouvertement le roi assyrien. A priori, les territoires conquis n’étaient pas réduits à l’état de province et les structures administratives en place étaient conservées. Parfois des fonctionnaires assyriens y sont-ils nommés pour assurer une surveillance.

Des souverains étrangers, accompagnés de leurs parents et de leurs suites, se rendaient périodiquement dans la capitale pour y porter leur tribut, ils y jouissaient de l’hospitalité luxueuse de la cour assyrienne. Des fractions importantes de l’aristocratie guerrière des pays annexés, incorporées dans l’armée assyrienne, partageaient avec l’aristocratie les privilèges et les avantages de servir le roi.


L’armée assyrienne

 

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Archer assyrien suivi d’un lancier probablement d’origine palestinienne ( Nimrud - palais de Sennachérib).

L’armée assyrienne représente l’armée la plus efficace et la plus parfaite que le monde oriental ait connue jusque-là. Armement et technique arrivent avec elle au maximum de rendement. Les Assyriens surent adapter à des buts militaires le cheval et le fer, empruntés l’un et l’autre aux Hittites. Il seront les inventeurs de l’artillerie d’assaut et de la cavalerie. Du règne de Sargon datent de nombreux documents administratifs qui permettent de reconstituer assez précisément l’organisation de l’armée.







L’infanterie

L’armée assyrienne réunit en elle toutes les conditions qui font les armées d’élite : recrutement, organisation, commandement et entraînement. Les Assyriens sont des montagnards sobres, vigoureux et résistants, qui feront d’excellents soldats. Levés selon un véritable service militaire, les soldats sont répartis entre divers corps spécialisés.

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© Jean Savaton
Sapeurs assyriens creusant un tunnel (Nimrud - palais nord-ouest).

L’infanterie lourde est pesamment armée avec armes de fer : casque conique, cuirasse ou cotte de mailles, bouclier métallique, longue lance, épée, hautes bottes. Elle se compose de deux corps de troupe : archers et piquiers. Ceux-ci portent une longue lame et un bouclier rond et convexe, ceux-là un arc et un carquois ; les uns et les autres armés d’une épée courte pour le combat au corps à corps. L’infanterie légère comprend elle aussi des archers et des piquiers mais moins protégés : armée de la lance, de l’arc, du bouclier d’osier.

L’infanterie est accompagnée de sapeurs et pionniers chargés d’ouvrir les routes et de mener les sièges. Ils sont équipés de machines de guerre : chars cuirassés porteurs de gros béliers, tortues, machines de jet, tours roulantes. Certaines représentations retrouvées sur des orthostates du palais de Sennachérib laissent penser que l’armée assyrienne pouvait inclure dans ses rangs des soldats d’origine étrangère qui conservaient leur habit national.


La cavalerie et les chars



C’est l’arme principale de combat et de choc, véritable révolution sur le champ de bataille antique et par conséquent instrument décisif de la domination militaire assyrienne. Son équipement est semblable à celui de l’infanterie. Les premiers cavaliers montaient leur cheval à cru et étaient accompagnés chacun d’un servant, également monté, qui dirigeait leur cheval pendant l’action. Au temps d’Assurbanipal, l’animal est recouvert d’un caparaçon et par suite des progrès de l’équitation, le servant a disparu.

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© Jean Savaton
Défilé de chars légers (plaque de bronze de Balawat).

Le char de guerre, monté sur de hautes roues massives, est décoré de peintures et d’incrustations. L’usage des brancards est inconnu : deux chevaux sont nécessaires pour traîner chaque char. Trois hommes y prennent place : le cocher à gauche pour le diriger, un guerrier armé de la lance ou de l’arc, et un servant qui protège les deux autres avec un bouclier. L’étendard de la troupe est fixé à l’un de ces chars.





Une armée cruelle

Avant toute campagne, le roi consulte les dieux par l’intermédiaire des devins ; les préfets des villes frontières ont envoyé des espions dans les territoires à conquérir. L’armée marche sous les ordres du roi, ou du tourtan, général en chef, premier de tous les dignitaires, qui participe au combat en tête de l’armée sur son char. Des étendards, fixés à l’extrémité d’une hampe et portés sur des chars permettent d’assurer les communications au sein des troupes.

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© Jean Savaton
Déportation des populations (Nimrud -palais central).

Les Assyriens mènent une guerre de dévastation destinée à terrifier l’ennemi. Tous les rois assyriens se vantent dans leurs stèles de victoire de leur cruauté et des destructions effectuées. Voici un extrait de la chronique de Sargon II : Les poutres de cyprès, couverture des palais, j’arrachai... Leurs hauts donjons, qui, comme des montagnes, étaient solidement fondés, jusqu’à leur base, comme du sable (je les nivelai). A leurs maisons construites avec art, je mis le feu : je fis s’élever leur fumée ; comme à un ouragan, je lui fit occuper la place du ciel...Ses magnifiques plantations, j’abattis ; ses vignes en quantité, j’abattis : je fis chômer sa boisson. Ses importantes forêts, leurs arbres je coupai. L’ensemble de ses troncs coupés, comme des fétus réunis par l’ouragan, je rassemblai : par le feu je les consumai. 146 villages environnants, j’allumai comme des bûchers : de leur fumée, comme un ouragan, je couvris la face du ciel. Vainqueurs dans une bataille, ils s’illustrent par leur cruauté sans bornes : les hommes sont empalés ou écorchés, les cadavres sont décapités pour couronner les murs de la cité prise avec leurs têtes, les villages sont brûlés, les femmes et les enfants sont emmenés en captivité, les rebelles sont écorchés vifs ou emmurés vivants. Il lacéra les ventres des mères, il perça le corps des enfants, aux puissants il coupa le cou, dans la fumée de leur pays périrent les hommes. Que les débris s’amoncellent pour celui qui pèche contre Assour.

Ces descriptions ont un but de propagande : afficher la puissance sans borne du souverain et dissuader en conséquence toute velléité de résistance. Ultime action de guerre psychologique, les statues divines des peuples vaincus sont détruites ou enlevées de leurs temples, afin que les dieux absents ne puissent plus protéger le pays vaincu.

Cette réputation de cruauté était telle qu’à l’approche de l’armée assyrienne, beaucoup préféraient se soumettre, quitte à tenter plus tard de s’émanciper à nouveau. Dans l’histoire de l’Antiquité, les Assyriens resteront comme l’archétype d’un peuple guerrier et sanguinaire.


Les palais assyriens

  

Entre le IXe et le VIe siècle, dans les trois capitales successives de l’empire (Nimrud, Khorsabad, Ninive) et dans quelques villes provinciales, de nombreux palais furent construits par la plupart des grands rois de cette époque. Chaque roi, dès son avènement au trône, commençait la construction de son palais. Les recherches archéologiques en ont identifié une vingtaine, la plupart d’entre eux sont réduits à l’état de ruines. Comme en Babylonie, les principaux palais reposent sur une plate-forme. Elle n’est pas nécessaire en Assyrie pour protéger contre l’inondation mais elle donne à l’ensemble de la construction un caractère plus monumental.




La religion assyrienne

 

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© Jean Savaton
Stèle d’Ashunazirpal II : la tête du roi est entourée des symboles divins (orthosate de Nimrud - British Museum - WA 124552)

Un grand nombre de textes traitant de la religion assyrienne ont été retrouvé surtout dans les palais, la religion populaire est nettement moins bien connue. Toutefois la religion n’exerçait pas sur cette civilisation militaire une influence aussi exclusive que chez ses voisins et ennemis. La crainte des dieux est le fondement même de la religion. La violation du devoir religieux entraîne un châtiment et même la mort des coupables. La vertu de religion est récompensée par une longue vie en ce monde.

Le panthéon assyrien s’inspire des antiques traditions de Babylone, sauf qu’à sa tête se trouvait le dieu national Assour. Les dieux Sîn, Shamash, Hadad, Nabou, Inourta, Nergal, Nouskou sont les plus souvent mentionnés dans les textes. Une place très importante était réservée à Ishtar. Les Assyriens pensaient que Sîn et Shamash étaient très proche l’un de l’autre en raison de leur symbolisme astral. Puisqu’à la pleine lune le soleil et la lune ont une forme presque identique, Sîn et Shamash étaient adorés dans un même temple à Assour et à Dûr-Sharrukin. Le sanctuaire était formé de deux parties presque identiques, dédiées chacune à l’un des deux dieux. A Assour, les deux parties étaient non seulement identiques, mais elles se faisaient face, symbolisant ainsi le phénomène de l’opposition astrale au moment de la pleine lune.

Comme en Babylonie, le culte divin se compose de prières publiques ou privées, d’offrandes, de sacrifices. Ces offrandes aux dieux sont extrêmement variées. Au retour de chaque campagne, le roi leur attribue une partie du butin pour l’entretien ou la restauration de leurs sanctuaires, l’enrichissement de leur trésor. La religion et la magie ne se distinguent pas nettement l’une de l’autre. Le clergé assyrien se divisait ainsi en exorcistes, devins et chantres. Les temples assyriens sont construits sur le modèle des sanctuaires suméro-akkadiens, parfois s’élève une ziggourat.

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Le dieu Hadad.

Le cosmos tout entier était perçu comme le résultat de l’activité créatrice des dieux, et l’on croyait que son évolution passée et actuelle dépendait de la volonté divine. Les dieux attendaient des hommes un comportement moral et cultuel correct, qui serait récompensé par l’octroi d’avantages matériels et moraux au cours de leur vie terrestre, puisque la vie post-mortem n’avait pas d’importance. Néanmoins, on considérait que l’homme était responsable de ses choix moraux ; cela signifiait que le péché devait être sévèrement puni par les dieux au cours de la vie terrestre et qu’il ne pouvait s’expier que par les sacrifices et la prière.

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© Photo R.M.N
Bas-relief du palais de Nimrud : génie agenouillé.

Les Assyriens considéraient en effet que les phénomènes célestes et naturels étaient des signes de l’attitude et de l’action futures des dieux que l’on pouvait interpréter grâce à des techniques divinatoires. De cette façon, la menace de punition résultant de péchés tant délibérés qu’involontaires pouvait être détournée au moyen de rites, de prières ou d’expiations appropriées.

Les génies ailés sont des dieux mineurs. Ils sont représentés comme des êtres hybrides, mi-humain mi animal , dotés généralement deux ailes (parfois quatre) d’une tête humaine ou d’oiseau (aigle), avec deux jambes ou une queue de poisson. Ils sont vêtus d’une robe du même type que celles que portent les rois. Dans la main droite, ils tiennent très souvent un cône et un petit panier dans la gauche. Ce petit cône ressemblant à la fleur mâle du dattier et les génies ailés étant souvent représentés devant un arbre de vie, cela suggèrerait qu’on leur attribuait un rôle dans la fertilisation des plantes. Parfois, les génies tiennent en mains une masse, des fleurs ou des animaux.D’une manière plus générale, on leur accorde un rôle de protecteur, d’où leur présence répétée à proximité des portes de palais et à côté des représentations royales, en particulier sur les murs de la salle du trône d’Ashurnazirpal.

Assur

On ne lui prêtait aucune caractéristique ni qualité spécifique, et il n’était même pas identifié à un quelconque phénomène naturel comme la plupart des dieux mésopotamiens. On ne lui attribuait aucun pouvoir particulier sur l’âme ou le corps. Assour était le roi des dieux, le dieu des rois et par conséquent de tous les sujets assyriens.


Dieu suprême des Assyriens



Le nom d’Assur était écrit au Ier millénaire avec les signes cunéiformes « An » et « Shar ». Le signe « An » signifiant « le dieu », tandis que le signe « Shar » est l’expression symbolique de l’infini : Asshar est donc « le dieu (de la) totalité », créateur du ciel d’Anou et des lieux infernaux. Comme Mardouk pour les Babyloniens, il est aussi créateur de l’humanité. On le représente armé d’un arc tendu et prêt à décocher une flèche, au milieu d’un disque ailé, emprunté à la symbolique des Hittites. Ishtar est son épouse. Assur fut à l’origine une divinité de la nature, avant de s’identifier pleinement à la ville à laquelle il donne son nom puis à l’Assyrie toute entière. C’est naturellement dans la capitale religieuse que se trouvait le temple du dieu, l’Esharra, régulièrement restauré et entretenu par les souverains.


Dieu des rois



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Stèle de Ninive représentant le roi Adad-Nirari III entouré des symboles divins.

La cérémonie du couronnement se déroule dans le temple du dieu, aux cris de « Assur est roi » : le nouveau souverain y reçoit explicitement du dieu l’ordre « d’élargir les frontières du pays ». Suivant une tradition qui remonte au moins à la seconde moitié du IIeAssyrie est le grand prêtre du dieu Assur, son « vicaire » pour l’exercice du pouvoir suprême dans le pays. Le roi agissait en son nom (comme son prêtre ou son représentant sur la terre), les traités nationaux étaient signés en son nom, et les citoyens assyriens juraient fidélité au roi en son nom. millénaire, le roi d’

La plupart des souverains du Ier millénaire inclut le nom d’Assur dans leur nom royal, tels Assur-nazirpal, Assur-nirari, Assur-dan, Assur-ah-iddin, Assurbanipal, et jusqu’au dernier roi d’Assyrie, Assur-uballit II. Sous Assurbanipal, le roi se rattache même généalogiquement à Assur.

Chaque année, le roi se rendait au temple d’Assour pour célébrer solennellement sa fête. Liée au début de la nouvelle année, elle symbolisait le renouveau perpétuel de la création de l’ordre (céleste et mondial) décrété par les dieux aux premiers temps. Ce rite solennel permettait de consacrer les règles sociales et morales ainsi que les relations spéciales unissant le roi assyrien et sa nation au dieu national.


Dieu de la suprématie assyrienne



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Palais de Sennachérib à Ninive : détail d’un bas-relief figurant des déportés Chaldéens.

Assur est un dieu guerrier. La tâche de son serviteur, le roi, est de faire reconnaître sa gloire par les autres nations. L’ennemi, qui ne reconnaissait pas sa souveraineté divine, était détruit et anéanti sur ses ordres. Cette reconnaissance passant par une soumission politique, puis par l’intégration dans l’empire assyrien à partir du VIIe siècle. Au retour de sa campagne, le roi venait rendre grâce à Assur, lui offrir la part la plus précieuse du butin et lui faire un rapport écrit, dont le texte était lu au peuple assemblé, puis pieusement déposé dans le temple.

A la différence des grandes divinités sumériennes ou babyloniennes, Assur n’avait pas de « famille divine » ; on lui donna comme épouse la déesse Mullissu, épouse traditionnelle d’Enlil. Et certains aspects de la figure d’Enlil furent désormais attribués à Assur. Plusieurs textes mythologiques furent ainsi arrangés pour servir de support à la prééminence du culte royal officiel. À partir du règne de Sennachérib, certains lettrés cherchèrent à substituer Assur à Mardouk, en élaborant une « version assyrienne » de l’Epopée de la Création, le grand texte qui servait de fondement théologique à la prééminence du dieu de Babylone.

Les royaumes conquis ont toujours gardé leurs panthéons propres, tout en étant tenus de reconnaître la prééminence d’Assur. Mais le culte d’Assur resta cantonné à l’Assyrie et aucun temple dans les pays conquis, ne fut réaménagé pour devenir un sanctuaire de ce dieu.



La société assyrienne

La hiérarchie sociale

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Till Barship : dignitaires assyriens.

La conception de l’État est la même qu’en Babylonie. Le dieu Assour est le véritable maître du pays et de la ville qui portent son nom. Le roi d’Assyrie est son vicaire et n’entreprend rien d’important sans en recevoir l’ordre et sans en rendre compte. Au retour de chaque campagne, il lui adresse un rapport détaillé, véritable journal de marche et relation des succès obtenus.

Le roi, la reine et le prince héritier ont chacun leur maison avec de nombreux fonctionnaires. Les Sargonides s’entourent de tout un peuple de familiers : garde du sceau, maître de cérémonies, grand échanson, grand maître des écuries, chef des eunuques, porte-sceptre... La reine a son service de scribes, un garde du sceau... Le prince héritier, comme le roi, dispose d’une maison militaire et d’une maison civile. Ces fonctionnaires du palais sont des eunuques. Leur proximité avec le roi et le pouvoir qui en découle semble avoir été la cause d’une rébellion de la noblesse durant le règne de Salmanasar III. Sous le règne de Sennachérib, la disparition des eunnuques des scènes figurées sur les orthostates laissent supposer qu’ils connurent alors une moindre importance sociale ; on observera le phénomène inverse sous le règne d’Ashurbanipal.

Le peuple se divise en deux classes : les gens de condition libre et les esclaves. Les esclaves peuvent transmettre leur nom à leurs enfants, posséder des biens, traiter des affaires, être témoin et posséder un sceau. Un esclave peut parfois s’élever à une haute situation.



source : www.cliolamuse.com




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